Poèmes

Carnaval (03.02.14)

La foule en colère ne cessait de réclamer des boucs émissaires.
Alors, pour les distraire, dans la joie d’un carnaval mortifère,
On leur offrait régulièrement un bouffon et des bâtons, histoire qu’ils puissent taper en complète harmonie,
Et sans en être inquiété,
Toute leur bestiale haine, laissant déborder de tous côtés la quête de leur propre pardon.

Les bourreaux, les vrais bourreaux,
Eux,
Pénards, au chaud dans leurs châteaux.

(26/07/13)

Papier…

Papier blanc,
Vierge
Attend ma souillure.

Privilège
De te faire face.

Papier,
Je t aime.

Orages,
Eaux…
Des espoirs ?

(30/09/12)

Aux trois quarts du soir
Il me semble déjà tard.
Dernière nuit d’un pâle été,
Ma queue offerte à la nudité.
Avalée, d’un coup de langue affamée,
Sa gorge, par mon sperme inondée.
Maintenant qu’ai vidé mon dard,
Ma bouche, elle aussi, veut en avoir.

Ciel à réactions

Lignes saumonées,
Dessinées, tracées ;
Condensations
Sur l’océan d’un ciel
Turquoise doré.

page journal haiku

Brin

Enivrant muguet
Déposé
Sur mon palier.
Silencieusement.

(27/10/07)

Sur le sol
Sont échoués
Des pétales fanés,

Dans nos grolles
Délavées
Notre amour étouffé.

Petite histoire de fenêtre

Lorsque tu pars d’ici,
Que tu t’en vas,
Pour n’importe où…
Je te regarde souvent
T’éloigner
Par la fenêtre.

Lorsque je pars d’ici,
Que je m’en vais,
Pour n’importe où…
Je regarde souvent
Vers la fenêtre,
Mais je ne t’y vois pas.

Alors j’ai cessé mes œillettes
Par la fenêtre
Quand tu t’en vas,
Car je ne veux plus être
Le seul qui guette
S’éloigner la silhouette.

Mais avec tous ces petits poids,
Finies les robes et les chaussettes
Finie la fête
L’amour s’en va,
Loin des fenêtres !

23 Mars 2006

Lorsque les ciels crasseux cesseront de pisser
Leurs bruinasses et pluies, de tristesse infestées
Que les brûlants froids s’épuiseront de fouetter
Les visages bouffis et lèvres crevassées

Mes strates de loques, à terre je déposerai
Et nu danserai, le printemps pour cavalier…

Sssssss (2005)

Ce qui suit semble sortir d’une cervelle surréaliste et sans dessus dessous…
Mais ce ne sont ici que simples suppositions et  sales soupçons.
Ce qui est sûr, c’est que le scribe est penseur et savamment obsédé. J’assure la suite…

Sifflote le solitaire souverain serpent stellaire sortant sucer sous les superbes saules, les subalternes et stimulants cerfs stupéfaits.

Ici aussi, ça sent le soufre et le sucre.
Ce soir, c’est spaghettis au sperme!

Saurez-vous saupoudrer?
Sans excès, la soupe est souvent trop salée!
Sporadiquement, assez épicée…

Dans ce site souillé par des centaines de masculines sauces, les histoires de fesses se suivent et se ressemblent.

Cessez ici vos sombres sanglots de sardines suffocantes.

S’il suffisait de s’insulter pour s’aimer, ça se saurait!